Thursday, June 18, 2009

Negre Marron



Le mot MARRON vient de l'espagnol cimarrón et signifie «s’échapper, fuir»; il désignait d’abord les animaux domestiques qui devenaient sauvages. En français, le mot possédait le même sens, mais il a fini par désigner également les «esclaves fugitifs».

En l’année 1639, des Nègres ennuyeux des rudes traitemens qu’ils recevoient de leurs Commandants, se rendirent Marons, c’est-à-dire, fugitifs, avec leurs femmes & leurs enfants d’où ils descendirent tous les jours, pour exercer impunément toute sorte de brigandage & de violence sur les habitants qui passaient.

La fuite ou marronnage fut un puissant mode de résistance que les esclaves noirs adoptèrent très tôt non seulement dans toutes les Antilles mais aussi dans l'océan Indien (La Réunion, île Maurice et île Rodrigues), ainsi que dans toutes les colonies esclavagistes. En réalité, les planteurs et les négriers ont constamment eu à faire face à ce problème des Noirs marrons, peu importe les colonies, qu'elle soient françaises, britanniques, portugaises, hollandaises, etc.

En général, les marrons s’enfuyaient dans les montagnes où ils réussissaient à vivre parfois durant des années, sans être inquiétés. Évidemment, ce genre de situation s'est répété plus ou moins différemment dans toutes les colonies esclavagistes.

Malheureusement, les Noirs marrons furent sévèrement réprimés partout (chez les Hollandais, les Français, les Anglais, etc.). En effet, on vit souvent des Noirs pendus, écartelés ou brûlés vifs. La pratique du marronnage, qui s’est étendue dans toutes les colonies européennes, a souvent favorisé les mouvements insurrectionnels. Seuls deux de ces mouvements parvinrent à terme et aboutirent à la reconnaissance de sociétés marronnes autonomes: Haïti (alors Saint-Domingue) et les communautés bushinengées du Surinam. Haïti est resté le cas le plus célèbre en devenant, en 1804, le premier État noir indépendant du monde.

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